musicothérapie et psychomotricité
PSYCHOMOTRICITÉ – MUSICOTHÉRAPIE
Roland VALLÉE
PSYCHOLOGUE CLINICIEN / MUSICOTHÉRAPEUTE
Pourquoi sensibiliser le(la) psychomotricien(ne) à la musicothérapie ?
Tout simplement parce que la musicothérapie constitue une ouverture complémentaire et efficace dans l’espace thérapeutique habituellement utilisé en psychomotricité / en musicothérapie nous travaillons sur la globalité de l’être, nous expérimentons la gamme des émotions à travers l’engagement total du corps.
En psychomotricité, c’est bien de la relation à soi, et à son corps, dont il est question, dans la relation à l’autre, et par le travail d’ouverture à soi-même, objectif premier du travail en musicothérapie, le Sujet ne pourra que mieux entrer en résonance avec l’autre. Avec le patient, il n’est pas question de dominant-dominé, mais d’être ouvert à sa demande d’aide, à travers l’implication de tout le corps (les résistances psychologiques sont souvent ancrées dans le corps, et tout thérapeute, notamment en psychomotricité, se doit de bien les identifier).
La musicothérapie est un moyen efficace d’aborder la connaissance de soi, de son corps, de son rapport à l’autre, et à l’environnement. La dimension sensorielle, motrice, affective et relationnelle de la musique est exploitée au maximum, bien au-delà du travail sur la respiration-relaxation qui reste malgré tout un élément fondamental pour la réduction des tensions.
Notre projet essentiel, en musicothérapie, c’est avant tout de restituer au Sujet :
* son droit au mouvement * son droit à l’émotion * son droit à la différence * son droit à exprimer qu’il « existe » (l’expression corporelle doit l’y aider)
La reconnaissance profonde de ces droits fondamentaux, et leur mise en acte, permettent alors progressivement l’installation d’une relation thérapeutique structurante pour le Sujet ( l’expression de l’émotion est vitale dans la construction de l’identité), et son avancement vers une plus grande sécurité intérieure.
Les moyens utilisés, pour ce faire, avec le support du sonore et de la musique (écoute et production), tournent autour d’un travail permanent sur l’ouverture de l’espace, gestuel, corporel, sonore, visuel, vocal, sensoriel, émotionnel, dans un développement de la multiplicité des réponses possibles, en vue d’atteindre à un meilleur équilibre émotionnel.
Il s’agit de proposer au Sujet d’entrer plus à fond dans son corps / ainsi, nous nous intéressons au souffle, au soupir, au bruit, au silence, à la voix, au cri, aux sons de tous ordres, au regard, au toucher, au mouvement, au geste, au rythme, à la mélodie, à l’harmonie, à l’équilibre…
Le principe est simple = proposer une situation nouvelle / qui engendre une perception nouvelle / laquelle amène à une relation nouvelle.
Le musicothérapeute est là pour permettre le mouvement de la vie en soi, dans tous ses possibles (fussent-ils infimes) , et la musique est un bon médiateur pour cela, par l’alternance des tensions et des relâchements qui la constituent, et par la mobilisation des affects qu’elle induit / le musicothérapeute contribue à enrichir le langage corporel, à développer une qualité d’écoute et d’échange / la musique vient chercher en chacun ce qu’il a de plus intime / il s’agit de créer un accord ( s’accorder), et non un consentement.
En musicothérapie, tout est à construire à chaque fois, en fonction du Sujet, de son histoire / il n’y a pas de règles préétablies, nous accueillons l’instant en priorité, et développons la mobilité / il y est question de présence à vivre avant tout, dans un élargissement permanent du sens / ce n’est pas un espace maîtrisé, c’est la vie qui doit s’y glisser et qui peut aussi surprendre, à nous d’être prêt à accueillir « ce qui fait signe ».
Le musicothérapeute est là avant tout pour satisfaire le besoin vital de reconnaissance inhérent à chaque être humain. Le (la) psychomotricien(ne) a beaucoup à gagner, à notre sens, à enrichir son arsenal thérapeutique de cette façon.
Cordialement.
Roland VALLÉE
NB DES STAGES DE SENSIBILISATION A LA MUSICOTHERAPIE (Intitulés « Développer ses énergies vitales ») PEUVENT ETRE PROPOSES AUX PROFESSIONNELS CONCERNES (15 heures sur week-end)