Musicothérapie et désir de vie chez la personne handicapée

Musicothérapie et désir de vie chez la personne handicapée

Musicothérapie et désir de vie chez la personne polyhandicapée

Les merveilleuses aventures dont je vais partager les exploits ici avec vous, ne s’inscrivent pas dans des voyages au bout du monde, nonelles se vivent au  plus profond de l’êtreblessé dans son corps et dans son âme, au plus intime, au plus près de lui, au cœur de son existence, dans une lutte permanente pour continuer à soutenir son désir, et son goût à vivre.  C’est là, en effet, dans les profondeurs inexplorées, abyssales, au cœur même de cet être en besoin vital de « reconnaissance », que notre travail en musicothérapie va prendre sa véritable dimension, auprès de ces enfants, adolescents et adultes, atteints d’un très lourd handicap physique, mais dont les espaces corporels réduits ne devront plus pour autant leur empêcher de vivre cette immense aventure de la vie, de leur vie, digne de notre plus grand respect, convaincu que nous sommes, de l’immense valeur à lui accorder.

La personne atteinte d’un lourd handicap est trop souvent identifiée à son corps de travers, à sa coquille, à son fauteuil roulant, à ses prothèses, à l’écoulement de sa salive, et parfois à ses cris perçants, et de ce fait, le plus grand danger qui se présente face à elle, c’est   de ne pas se sentir exister, dans le regard et dans l’écoute de l’autre.

Si nous désirons véritablement changer notre regard, et notre écoute, dans notre approche de la personne atteinte de handicap, nous devons impérativement développer notre confiance dans l’existence réelle de ses potentialités, et pour ce faire, nous attacher, non pas au « corps-objet » de la personne, objet, la plupart du temps, de rejet et de souffrance,, mais nous attacher à son  « corps-émotion »,  émotions génératrices de Vie.

La personne atteinte de handicap a besoin, en effet, de ressentir des contacts, autres que le plastic de sa coquille, le caoutchouc de son fauteuil, la rudesse de ses chaussures orthopédiques, l’emprisonnement de ses attelles, ou des multiples protections nécessitées par son état… Ce corps manipulé, déplacé, nourri, contenu, pour les besoins quotidiens de soins, a aussi fondamentalement besoin  d’être considéré comme un corps où les émotions vont pouvoir  circuler, se libérer. C’est ainsi que le Sujet va pouvoir se sentir accepté dans sa singularité, se sentir regardé et écouté, et pouvoir ainsi advenir à sa pleine humanité. Le musicothérapeute n’a pas d’objectif de réussite préconçu envers la personne atteinte de handicap, si ce n’est celui de favoriser, par le biais du support musical, et de l’engagement corporel, une rencontre authentique, une véritable relation de reconnaissance, une relation capable de développer son désir de vie.

 

 

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