La relation émotionnelle
Roland VALLÉE, orthophoniste, psychologue clinicien et musicothérapeute, nous propose, dans cet ouvrage sur la Relation émotionnelle, un document clinique authentique dans lequel il n’hésite pas à se livrer lui-même « corps et âme », traduisant ainsi cette mise en jeu indispensable du thérapeute, dont il nous parle, et nous en montre clairement les enjeux, dans cette présentation de son approche thérapeutique par la musicothérapie de sujets atteints de bégaiement, et plus largement de sujets en retrait dans la communication ( troubles de la relation associés à l’émotivité excessive, l’immaturité, l’agressivité, le manque de confiance en soi, de motivation, la tension–stress, le mal-être relationnel en famille, à l’école, dans le milieu professionnel, l’instabilité, le manque d’accès à la parole…).
L’ hypothèse de base sur laquelle s’appuie le travail thérapeutique proposé ici est fondée sur « la reconnaissance de l’unicité du sujet » comme source d’énergie pour qu’il puisse se restructurer positivement, retrouver une solide sécurité intérieure qui lui est indispensable pour être disponible au changement, et établir ainsi des relations de confiance équilibrées ( se sentir reconnu, accepté, non jugé ).
Cette reconnaissance, c’est dans une expérience vitale, vivante, que le sujet l’acquiert au cours du traitement, à travers l’implication de tout son corps en mouvement, de son souffle, de sa voix ouverte à l’espace, de son regard, de son toucher, de l’alternance recherchée des tensions et des relâchements nécessaire à son équilibre émotionnel.
Se mouvoir et s’émouvoir, tels sont les deux termes d’un agir proposé autour du sonore et de la musique, en vue d’ouvrir de nouveaux canaux de communication. Quand l’écoulement se fait, dans la communication, d’autres réponses que le blocage ou la souffrance deviennent alors possibles dans la relation.
Outre la mise en jeu du thérapeute évoquée précédemment, la verbalisation faite par le thérapeute ( à ne pas confondre avec l’interprétation, domaine réservé de l’analyste) reste aussi fondamentale pour nourrir la relation de ce message de reconnaissance, de respect profond de sa différence dont a besoin le sujet.